Mehez
D’après l’ancien français meshait, « dommage », « tort », nous pourrions être en présence de l’ancien surnom donné à un homme qui avait subi un dommage, auquel on avait fait du tort.
Comme patronyme Mehez est rare (10 foyers en France) et se situe principalement dans le Pas-de-Calais. À rapprocher de Mehaye et Méhaye, 50 foyers en France, Nord ; Méhaye Méhay, 100 foyers en France, Pas-de-Calais, Gironde ; Méhaut, 30 foyers en France, Nord, etc.
Formes proches, mais aussi origine possiblement différente : Méhu, 200 foyers en France, Finistère, Saône-et-Loire ; Méheux et Meheux, 60 foyers en France, Côtes-d’Armor ; Méheut, 300 foyers en France. Ces patronymes seraient plutôt à rapprocher du nom de baptême Matthieu. Pour mémoire : l’extrême popularité de l’apôtre Matthieu explique l’origine de nombreux noms de famille portés par nos contemporains. De Mat-Yah en hébreu et de Matthaeus en latin qui pourrait se traduire par « Homme de Dieu » ou « Don de Dieu » ou encore « Fidèle à Dieu ». Saint Matthieu (Ier siècle), auteur du Premier Évangile, est considéré comme le protecteur des financiers, receveurs, percepteurs d’impôts et des changeurs (c’était son métier avant qu’il ne suive le Christ et ses apôtres). Pour l’anecdote, voilà qui nous amène vers l’expression « Fesse-Mathieu » : au XVIIIe siècle, Trévoux le rappelle dans son dictionnaire : « On dit d’un homme que c’est un « Fesse-Mathieu » (à l’origine « fait saint Mathieu »), pour désigner un usurier qui prête à gros intérêts…» Comme patronyme, Mathieu est porté par 14 950 foyers en France et occupe le 44e rang des noms les plus fréquents dans notre pays. Nous le retrouvons sur tout le territoire français avec une présence plus marquée dans les Vosges, à Paris, en Meurthe-et-Moselle, dans le Nord, mais aussi dans le Gard, les Bouches-du-Rhône, la Haute-Loire, etc.