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Courtenay : mais qui sont ces gens ?

A Courtenay, dans le Loiret, habitants et commerçants se prennent au jeu : il faut découvrir qui sont les gens immortalisés sur des plaques de verres du début du XXe siècle lors d'un mariage ! A force de partage, la résolution de l'énigme progresse. L'affaire, racontée par France 3 Régions, a démarré à l'été 2020 au cours des travaux de rénovation d'un ancien restaurant, quand une trentaine de photos sur plaques de verre sont découvertes. 

"J'ai acheté un petit immeuble en centre-ville et j'y ai fait d'importants travaux", raconte Frédéric Baron, un artiste qui est aussi président de l'association Courtenay en poésie. "Au cours de la rénovation, j'ai évacué environ 40 tonnes de gravats et à la fin, j'ai ouvert les placards qui étaient sous la vitrine de l'ancien magasin. Dans la poussière et sous de vieilles planches, j'ai découvert une trentaine de plaques de verre, certaines en très mauvais état, cassées ou bien qui collaient aux doigts".

Exactement seize personnes sont représentées sur ces clichés datant du début du XXe siècle et pris visiblement à l'occasion d'un mariage. Frédéric Baron se lance alors dans une action artistique et mobilise Coutenay en poésie pour organiser une grande exposition nommée Des villes d'hier et aujourd'hui. "Une chance, malgré le confinement, nous avons eu beaucoup de succès en montrant notamment les plaques de verre sur une grande table lumineuse et en faisant réaliser de grands tirages de certaines photos".

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Courtenay en poésie

Habitants et curieux se mobilisent alors pour tenter d'en savoir plus sur la partie historique. En creusant un peu, le mystère se dissipe : avant d'être un restaurant-crêperie, le lieu a abrité depuis la fin du XIXe siècle et durant des décennies, une succession de photographes qui en avaient fait leur magasin et leur studio de prise de vues. Reste à identifier les personnages du mariage. Une idée germe, certains commerçants acceptent d'afficher des tirages de ces photos dans leurs vitrines ou leurs magasins. 

Tout se débloque début avril 2021 quand Lucette, 90 ans, se rendant chez son coiffeur, reconnaît son oncle Louis Plancoulaine, tout en se faisant shampouiner ! Louis était garde-chasse, il s'était effectivement marié à Foucherolles, à côté de Courtenay, le 19 septembre 1925 avec Marie-Thérèse Dard (nombreuses mentions sur Geneanet). Il est décédé en 1940 à Châteauroux, au cours de l'exode pour fuir la France occupée. Lucette l'a aussitôt reconnu et comparé la photo avec son propre album de famille. 

Mais si la première partie de l'énigme est résolue avec l'identification des mariés, il reste encore une belle poignée d'inconnus, tous sur leur 31. L'appel à témoin est donc lancé afin de mettre un nom sur ces visages figés dans cet instant heureux. A l'heure où nous écrivons cet article, la "reine" de Courtenay et l'homme au chapeau ont retrouvé leur identité. Tout cela dépassant la dimension poétique de Courtenay en poésie, Frédéric Baron s'est rapproché de l'association "Les histoires de Courtenay" qui a repris le flambeau pour la recherche historique et le recueil des témoignages. 

Commentaires

1 commentaire
  • Portrait de Laurence MOREL

    A cette période travaillait au 14 rue Nationale à Courtenay , là où ont été trouvées les plaques , au moins entre 1924 et jusque 1928 , Georges COPPEL (1900-1962) et Marcelle ROUSSEAU ( 1902-1973) tous deux photographes . Par la suite ils exerceront comme photographes place Carnot à Mamers jusqu'à leur décés.

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