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Archives de la Grande Guerre : le livre d'or des morts pour la France

Les Archives nationales organisaient lundi 8 décembre 2014 une session baptisée "Sources généalogiques et Grande Guerre aux Archives nationales" sur son site de Pierrefitte-sur-Seine. L'occasion de découvrir ou redécouvrir six ressources à explorer pour en savoir plus sur le parcours de nos ancêtres.Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’y assister voici un petit compte-rendu. Après la présentation des dossiers de naturalisation et des registres d'état civil des régiments, poursuivons avec l'intervention de Michèle Conchon sur le livre d'or des morts pour la France de la guerre 1914-1918.

Il est le fruit d'une loi adoptée, dès le 25 octobre 1919, par les parlementaires français. Ambitieux, le projet avait pour but de commémorer tous les "morts pour la France". Destiné à être déposé au Panthéon, il ne vit pourtant jamais le jour.

Retour sur un projet mort né : chargé d'en établir la liste par commune, le ministère des Pension envoya en 1929 aux maires les listes qui les concernaient, afin que celles-ci les contrôlent et les amendent.

Premier problème : Les décalages se révélèrent fréquents car les villes avaient déjà édifié de leur propre initiative la plupart de leurs monuments aux morts entre 1920 et 1925, chacune selon leurs propres critères. Certains n’y incluaient que les soldats morts, nés dans leur commune, tandis que d’autres y ajoutaient ceux qui vivaient au moment de leur mobilisation...

Deuxième problème : La notion de "mort pour la France" donna lieu à différentes interprétations. Selon l’État, il fallait, pour se prévaloir de ce titre être décédé au combat ou des suites de ses blessures entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919. Certaines municipalités furent plus libérales en incluant des morts postérieurs au 24 octobre 1919 lorsque la cause du décès étaient clairement imputables aux suites de blessures de guerre.

Malgré ces difficultés, le projet fut poursuivit, de sorte qu’en 1920 un concours fut lancé pour l’édition du livre.

En 1922,1.500.000 noms avaient fait l’objet de fiches.

En 1935, 120 volumes avaient été établis et étaient prêts pour être imprimés en plusieurs exemplaires, dont un serait déposé au Panthéon. Mais les contraintes budgétaires, puis le début de la Seconde Guerre mondiale, mirent définitivement fin au projet. Et ne demeure plus aujourd’hui que la documentation préparatoire, non consultable en ligne, à la différence des listes de chaque commune qui ont été numérisées sous les cotes 19860711/1 à 594.

Dernière précision : classées par ordre alphabétique, par départements, puis par communes, les listes définitives manquent ici et là comme à Rouen, le 20ème arrondissement de Paris, le département des Haute Alpes, ou les noms compris entre les lettres A et G à Lyon… Les noms des départements d’Alsace-Lorraine restent pour leur part limités à la portion congrue.

Pour en savoir plus : notice 106

A suivre :

  • Le livre d'or de l'Instruction publique, par Édith Pirio (département de l'Éducation, de la Culture et desAffaires sociales).

  • Les archives nominatives des Pensions, par Michèle Conchon (département de l'Exécutif et duLégislatif).

  • Les testaments de la Grande Guerre au sein des minutes des notaires de Paris, par François Chancerel(département du Minutier central des notaires).

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