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Décès du généalogiste professionnel Frédéric Deleuze

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Frédéric Deleuze en septembre 2022, de retour à Morondava, après une semaine de travail à Tananarive, la capitale de Madagascar, à la recherche d'actes d'état civil dans les mairies ou le grand tribunal d'Anosy.
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Le généalogiste professionnel Frédéric Deleuze est décédé le 26 février dernier à Madagascar, à l'âge de 55 ans, selon les informations confirmées par son épouse.

Titulaire d'une maîtrise d'histoire et d'une licence de droit, il exerçait depuis 1997, d'abord dans la région montpelliéraine puis sur l'île de l'Océan indien, depuis 2018, date à laquelle il avait choisi d'engager une nouvelle étape de sa vie, professionnelle et personnelle, qui s'était concrétisée en 2020 par un mariage.

Chaque implantation était pour lui l'occasion de forger une expertise supplémentaire, dont il a témoigné à travers la publication de deux ouvrages : d'abord le Guide de recherches généalogiques en Languedoc-Roussillon (Egv Editions, 2004) puis Retrouver sa famille dans les territoires de l'océan Indien (Archives & Culture, 2016). Il avait également publié plusieurs articles, en particulier dans La Revue française de Généalogie, au sujet de La Réunion ou des protestants, et sur son récent blog consacré à la "Généalogie à Madagascar et dans les Mascareignes", son nouveau terrain de prédilection.

Frédéric Deleuze réalisait surtout un travail de terrain, n'hésitant pas à se déplacer pour élucider ses dossiers (dans plus de la moitié des départements français selon ses dires), ce qui l'amenait à rencontrer nombre de chercheurs et de confrères dans les salles de lecture, mais aussi les salons de généalogie. "C'était l'époque avant la numérisation. Si on voulait bien travailler, il ne fallait pas hésiter à se déplacer, et il le faisait", témoigne son ami Jérôme Malhache, avec qui il était entré en contact dans le cadre de la Chambre des généalogistes professionnels (CGP). Car Frédéric Deleuze s'est très tôt impliqué dans la vie de la profession, en adhérant à la CGP, dont il a été l'administrateur pendant dix ans et le webmaster attitré pour les premiers pas de l'organisation sur la toile. Il avait contribué à une autre initiative collective, avec ses complices Jérôme Malhache et Patrick Gossein, sous la houlette de Stéphane Cosson : la création d'une ligne audiotel baptisée "SOS Généalogie" pour répondre aux questions des interlocuteurs soucieux de débloquer une recherche généalogique.

Dans toutes ses démarches, Frédéric Deleuze faisait preuve d'un esprit rigoureux. "C'était la marque de son travail, souligne Jérôme Malhache. Nous avons collaboré sur des recherches (ou sur des dossiers) ; j'ai eu la démonstration de cette rigueur dans ses rapports". Un esprit qu'il démontrait également dans son autre passion, les échecs, auxquels il aimait initier les plus jeunes. Depuis l'année dernière, il se replongeait dans son histoire familiale, pour traiter certains pistes délaissées (comme tout cordonnier mal chaussé) et rédiger un livre à ce sujet. Un travail malheureusement inachevé.

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