Et si Tour Eiffel s'appelait la Tour Bonickhausen ?
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Et si Tour Eiffel s'appelait la Tour Bonickhausen ? Difficile à imaginer. Et pourtant, c'est ce qu'on pourrait déduire en s'intéressant aux racines familiales du concepteur du célèbre édifice parisien.
Gustave Eiffel – dont on commémore cette semaine le centenaire de la mort, à 91 ans –, né à Dijon en 1832, avait été déclaré à sa naissance sous le nom de BONICKHAUSEN dit EIFFEL. Un nom que le père de la tour avait préféré abandonner, lorsqu’après la guerre de 1870, alors que l’on voyait du Prussien partout et qu’un dessinateur qu’il avait congédié l’avait accusé d’être un espion à la solde de Bismarck. Après avoir poursuivi l’homme en justice et l’avoir fait condamner, il avait demandé et obtenu, en 1879, l’autorisation de réduire son état civil au seul nom d’Eiffel, même si ce nom renvoyait bel et bien en fait à des origines allemandes, comme on va le montrer.
Voyons d’abord ses parents : son père, Alexandre Bönickhausen dit Eiffel, officier, engagé dans les armées napoléoniennes en 1811, était devenu secrétaire de l'intendance militaire de Dijon, où il s’était marié en 1824. Sa mère, Catherine Mélanie Moneuse, fille d'un négociant de bois, s’était lancée dans le négoce de la houille, à une époque où ce marché était en pleine expansion, et était à grands efforts parvenue à se constituer une petite fortune personnelle. Le couple, travaillant donc énormément, avait confié pendant sa petite enfance le petit Gustave à sa grand-mère maternelle, qui habitait la ville.
À tout seigneur tout honneur, Eiffel a bien sûr son arbre généalogique sur Geneastar, un arbre ne lui valant que 43 cousins, un chiffre peu élevé mais s’expliquant d’une part et une nouvelle fois par le fait que né en 1832, on lui identifiera 64 fois moins d’ancêtres qu’à Emmanuel Macron, et du d’autre part au fait d’avoir une partie de ses ancêtres à Paris et en Allemagne.
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L’étude détaillée de sa généalogie montre en effet ses quartiers répartis en quatre ensembles :
- La lignée patronymique, sur laquelle on reviendra ;
- de nombreux ancêtres parisiens, majoritairement tapissiers du roi (ainsi le couple Lachapelle, lui tapissier et elle ravaudeuse), avec trois grands-parents natifs de la capitale et le quatrième de la banlieue (Montmorency), avec un marchand fruitier-oranger, un coutelier… Lignée complétée avec les origines de Marie Langoisseux (sosa 9) ave l’arbre bien documenté de Laurent Merlin, qui remonte les Langoisseux, eux aussi tapissiers, sans qu’ait été exploité le contrat de mariage du premier couple connu, récemment indexé par Jean Gauvain et daté de 1640. Et avec peut-être la perspective de raccrocher cette famille à un Jean Langoisseux, fils de Richard Langoisseux, originaire d'Orbec en Normandie, et mis en apprentissage pour deux ans chez un boulanger de Paris, en 1547 ;
- les ancêtres maternels, bourgeois et petits notables bourguignons de leur temps, descendants de vignerons de Gilly-les-Citeaux, de Gevrey-Chambertin (DUBAN) et de Vougeot (BUISSON), des lieux prestigieux s’il en est ;
- avec toutefois un grand-père Mon(n)euse, né à Escaufourt, dans le Nord, descendant de meuniers et de mulquiniers d’Hannape, dans l’Aisne.
Mais venons-en maintenant à la ignée patronymique : son arrière-grand-père, Jean-Pierre Bonickausen-Eiffel, né vers 1715, valet de chambre puis maître tapissier à Paris, était le fils d’un Jean-René, décédé à Saint-Valéry-sur-Somme, en 1734, dont le nom, dans son inventaire après décès, avait été orthographié BONIE KAHOZENNE EIFELLE. Cet aïeul, qui était sous-brigadier dans les Fermes du roi, autrement dit douanier, était le fils d’un sacristain et maître d’école de Marmagen, en Allemagne, un bourg du massif montagneux de l’Eifel, proche de la Belgique et près duquel devait se trouver un hameau nommé Bönnighausen ou Boennighausen, désignant de « bonnes maisons ». Et la lumière fut !
Ajoutons que Gustave Eifel s’était marié à Dijon en 1862, avec parmi les témoins son beau-frère Honoré Joseph Collin, mari de sa sœur et directeur de la fonderie de Chatillon-sur-Seine. Son épouse Geneviève Émilie dite Marguerite GAUDELET était d’ascendance locale : Dijon et environs (Talant, Selongey, Nolay..), avec ses ancêtres connus par l’arbre Ménard-Carbonnier et sa descendance en partie consultable sur la base Pierfit, parmi laquelle plusieurs descendants ayant repris le nom d’Eiffel, à commencer par les COUPERIE-EIFFEL, dont Philippe, son arrière-arrière-petit-fils, très actif quant à la gestion de la mémoire et du patrimoine familial, et dont la sœur, Valérie, qui fut un temps l’épouse de Paul-Alain Leclerc, le chanteur Julien Clerc !
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