Jean Moulin : une généalogie provençale
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Né rue d’Alsace, à Béziers, le 20 juin 1899, Jean Moulin, dont on célèbre aujourd’hui les 80 ans du décès (8 juillet 1943), doit son lieu de naissance à la profession de son père, qui y enseignait l’histoire-géographie. Il a en effet toutes ses racines en Provence, et d’abord dans le village de Saint-Andiol, dans les Bouches-du-Rhône et aux confins du Vaucluse, village proche des Alpilles, où il sera baptisé et où s’étaient mariés, le 2 septembre 1885, ses parents, Alphonse-Émile dit Antonin MOULIN et Blanche Élisabeth PÈGUE. Son père, poète provençal à ses heures, qui sera élu conseiller général, a son article sur Wikipédia, qui le dit franc maçon, issu d'une famille de tisserands et premier de sa famille à s'élever par l'instruction et le statut social, fils d’un barbier devenu marchand de biens, affichant des idées républicaines qui l'avaient fait emprisonner deux fois, en 1851 puis trois mois en 1877, et petit-fils d’un marin de l’armée de Napoléon.
Son arbre généalogique est évidemment présent sur Geneastar, où il a été fourni par Matthieu Ruys, mais un arbre pas très complet, qui lui vaut moins de dix cousins, alors que Bernard Gibert en propose un largement plus étoffé sur Geneanet, avec certaines branches remontant fort loin, notamment par les seigneurs de la Rostide et de Guibert et une aïeule, Agnès de Menou, que l’arbre en ligne de Jean-François Casado montre descendante des anciennes maisons de Bourgogne et de Bourbon et ainsi d’Hugues Capet, sans dépasser l’épouse de Nicolas de MENOU, née Élisabeth d’ANJOU, laquelle était en fait la fille bâtarde de Charles d’ANJOU, frère de Saint-Louis et fils de Blanche de CASTILLE, d’où les classiques toboggans vers Charlemagne, Mahomet et autres « grands ancêtres ».
Mais revenons en Provence, pour explorer les ancêtres classiques, quasiment tous concentrés dans les environs proches de Saint-Andiol (Noves, Rognes, Orgon, Saint-Rémy-de-Provence, Caumont-sur-Durance, Mollégès, Cavaillon…) et tous modestes avec les classiques paysans et ménagers locaux, aux côtés de quelques artisans (boulanger, moulinier à soie, tisserands, cardeurs, bourreliers, tuiliers, jardinier…) avec toutefois – hormis, avec un avocat de Tarascon, la lignée capétienne signalée – quelques aïeux maître de poste, procureur, éventuellement consuls (= maires) de leur village.
La majorité des quartiers inconnus de l’arbre de Bernard Gibert pourront être dépassés. Ainsi les ESTRAYER, par l’arbre de Georges Fargeon, les CHABERT, par l’arbre Debos que l’on pourra compléter, les DIEULEFIT/DIEULEFAIT/DIOULOUFET, par l’arbre de Guillaume Rouvier, les GAUDIN, conduisant à Lambesc, Sainte-Réparade, Ménerbes et Apt, par l'arbre de Claude Philip, ou les GROS, grâce au superbe arbre en ligne de Vincent Ricaud, bourré d’ancêtres à Robion, où par le truchement des… TRUCHEMENT, le chef de la Résistance sera découvert cousin à la fois d’un autre grand résistant, René Char, et du dessinateur Albert Dubout.
Seule la lignée patronymique maternelle, les PÈGUE, avec le grand-père maternel, boulanger, natif de Cavaillon, s’arrête plus tôt que les autres, mais une rapide étude montre cependant les porteurs du nom déjà manifestement bien établis dans cette ville, dès le début du XVIe siècle.
Cela, face à la lignée MOULIN, établie à Saint-Andiol sous le règne de Louis XV, mais venue des confins de la Drôme et des Hautes-Alpes : de Montmorin et Bellegarde-en-Diois, avant que ne puisse finalement la remonter jusqu’à un Antoine MOULIN, époux de Marguerite CHALIOL, né vers 1622/24 et décédé en 1694 dans le petit village d’Aspremont, entre vallée de la Buëch et Dévoluy.
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