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L’intrigante généalogie de Rosa Bonheur

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Rosa Bonheur, peintre et sculptrice française, née le 16 mars 1822 à Bordeaux (Gironde) et morte le 25 mai 1899 à Thomery (Seine-et-Marne).

Si elle a eu son heure de gloire et connut la consécration de son vivant, Rosa Bonheur, décédée voilà 123 ans, ne retient nettement moins aujourd’hui l’attention qu’Emmanuel Macron. De ce fait, sa généalogie est nettement moins connue et si elle est bien pour partie présente sur Geneastar, elle ne lui vaut à ce jour aucun cousin, ce qui est rare. C’est bien dommage, car l’arbre généalogique de cette femme peintre et sculptrice, célèbre pour ses représentations d’animaux, ne manque pas d’intérêts.

Le premier est d’avoir fait poser la question de l’hérédité du génie ou du talent, question posée par Francis Galton, cousin de Darwin, qui dénonça dès 1869 une étonnante concentration familiale d’artistes. La famille compte en effet le père de Rosa, Raymond Bonheur, professeur de dessin et peintre lui-même, ses frères Antoine, peintre, et Isidore, peintre et sculpteur, et sa sœur Juliette, peintre et elle-même mère d’un sculpteur (Hippolyte Peyrol), sans oublier un demi-frère, Germain, né du remariage tardif de Raymond, qui sera lui aussi peintre. À cette brochette de parents proches, s’ajouterait un autre peintre, Ferdinand Bonheur, né à Bruxelles en 1837, fils d’un Samuel et petit-fils d’un Servais ou Serve Bonheur, de Maastricht, époux d’un Esther Boncoeur ou Roncoeur, mais avec lequel on ne voit pas très bien comment Rosa pouvait cousiner… En revanche, l’approfondissement de l’arbre généalogique trouvé sur Geneastar proposera un autre ancêtre artiste, qui pourrait avoir lui aussi pesé sur cette hérédité.

De tous côtés, l’arbre déposé sur Geneastar peut être précisé ou complété.

Côté Bonheur, d’abord avec trois générations de cuisiniers – entendons par là des cuisiniers, travaillant au service de gens importants – conduisant à Verdun-sur-Garonne, dans le Tarn-et-Garonne, puis à Toulouse, avec le couple Jean BONHEUR/Françoise DEPIGERON. Un couple introuvable, mais qui doit en réalité correspondre au couple Antoine BONHOUR/ Françoise PIGERON, marié à Saint-Étienne-de-Toulouse, en 1709, et dont l’acte de mariage religieux donne la référence du contrat de mariage, lequel devrait permettre de remonter plus avant. Avec peut-être, au final, le rattachement à une famille BONHOUR, laboureurs à Bessens (82), entre Toulouse et Montauban, seule famille de ce nom dans le secteur et dont les membres portent les prénoms présents dans la lignée étudiée.

Côté Dussaut, avec au-delà du couple DUSSAUT/COUDERC, des ancêtres mariniers et tisserands et un DUSSAUT « maître esculpteur » à Verdun, dans les années 1640, qui alla s’établir – sans doute suite à une erreur de jeunesse – à Montauban. Le premier sculpteur ou artiste de la famille ?

Côté Perrar, avec le couple Antoine PERRAR, taillandier, et Suzanne CANNOPEL ou CANNOPET, attesté vers 1750 à Saint-Priest-Bramefant (63), aux confins de l’Allier, puis à Moulins.

Côté Vial, avec des origines en Dauphiné. L’ancêtre n° 54, Claude VIAL, étant né à Grenoble et venu à Bordeaux comme charpentier de haute futaie, où il était devenu « entrepreneur des ouvrages publics ».

Côté Dublan, avec pour ancêtre Pierre DUBLAN, notaire à Moulon (33), dont les mariés homonymes de 1769 (les sosa 12 et 13) étaient tous deux les petits-enfants, pour s’être mariés entre cousins germains.

Mais la grande question, dans cet arbre, reste celle des origines de la mère de Rosa Bonheur. Si on la connait généralement sous le nom de Sophie MARQUIS, son acte de mariage, en 1821 à Bordeaux, ne lui donne pas de nom et fait référence à un acte de notoriété, la disant née de « père et mère inconnus ». Certains généalogistes la disent fille d’un apparemment introuvable couple Laurent Modeste Antoine MARCHISIO dit MARQUIS et Marie Anne TRILING. Officiellement, elle était née le 2 mars 1797 à Altona, en Allemagne, où se trouvaient de nombreux nobles français émigrés, parmi lesquels Jean-Baptiste Dublan de Lahet, qui l’avait ramenée avec lui à Bordeaux en 1799 en la désignant comme sa nièce ou sa pupille et qui lui offrira une éducation digne d’une aristocrate. Elle épousera son professeur de dessin avant que, le couple s’étant séparé, elle ne doive mener seule à Bordeaux une vie de misère, après que Dublan, sur son lit de mort, lui ait révélé être son père biologique. Une confidence qui n’en laissa pas moins entier le mystère de la mère de Sophie et qui fit parfois murmurer qu’elle pourrait être de sang royal.

Baptisée Rosalie, prénom de la mère de ce grand-père biologique et bienfaiteur, l’enfant, née voilà plus de 200 ans, le 16 mars 1822, sera connue sous le diminutif de Rosa. Elle aura beaucoup de mal à apprendre à lire et l’on sait que sa mère réussit à la faire progresser, en lui faisant sélectionner et dessiner un animal pour chaque lettre de l'alphabet.

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