Les cahiers de doléances de l’Aisne sont en ligne
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Clin d’œil à l’histoire, les Archives départementales de l’Aisne ont mis en ligne le 14 juillet dernier l’intégralité des cahiers de doléances rédigés en 1789 au sein des paroisses et des bailliages du territoire. On retrouve ainsi les revendications formulées par les habitants de 200 communes picardes. Attention, certains cahiers n’ont pas été préservés, d’autres, même s’ils ont été restaurés, gardent les séquelles du temps et présentent des parties difficiles à décrypter.
La convocation des États généraux par Louis XVI pour le 1er mai 1789 constitue dans la France du XVIIIe siècle un événement exceptionnel. Pour préparer la réunion de tous les députés, prévue à Versailles à la demande du roi, les communautés d’habitants se réunissent, rédigent des cahiers de doléances et élisent des délégués. Ces opérations se mènent à différents niveaux dans le cadre des circonscriptions de l’Ancien Régime :
- le tiers état s’assemble d’abord par paroisse, des délégués étant ensuite chargés de synthétiser les travaux à l’échelle des bailliages (des cahiers de doléances et des procès-verbaux d’assemblée sont ainsi produits à chaque étape), dans certains cas un niveau intermédiaire, celui du district, était employé (c’est le cas pour celui de Berry-au-Bac) ;
- le clergé et la noblesse se réunissent pour leur part immédiatement via le bailliage.
Le territoire actuel de l’Aisne comprenait en 1789 deux bailliages :
- celui dit de Vermandois (à l’exclusion de Saint-Quentin), constitué du bailliage principal de Laon et des bailliages secondaires de Chauny, Coucy, Guise, La Fère et Marle ;
- celui dit de Saint-Quentin.
À noter : le bailliage de Vermandois couvrait également le bailliage secondaire de Noyon, actuellement dans le département de l’Oise.
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Même s’ils comportent des limites et sont plus ou moins personnalisés, les cahiers de doléances expriment les revendications et les attentes des habitants à la veille de la Révolution française. Ils forment ainsi une source unique pour comprendre l’aspiration à plus de libertés, à l’égalité des droits ou encore à une plus grande justice fiscale. La collection axonaise comporte, en plus des cahiers, les procès-verbaux à l’origine de leur rédaction, les procurations, les règlements et les listes de députés.
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