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Théophile Gautier : une généalogie bien mal connue

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Photographie de Théophile Gautier par Nadar vers 1855 (Paris, musée d'Orsay).

Théophile Gautier, dont on commémore aujourd’hui les 150 ans de la mort, avait vu le jour en 1811, à Tarbes, totalement par hasard. Du moins du fait des hasards des mutations de son père, employé des Contributions directes, qui terminera sa carrière comme chef d’un bureau d’octroi parisien, où il s’installera lorsque l’enfant aura trois ans. Une vie parisienne, qui vaudra au petit Théophile de beaucoup séjourner au château de Mauperthuis, en Seine-et-Marne, où son oncle maternel était intendant.

Sa généalogie est bien sûr au nombre de celles proposées par Geneanet mais avec ici un arbre peu fourni, se limitant quasiment à la seule lignée patronymique. Un peu oublié, le célèbre écrivain ne mobilise manifestement plus guère. Pas plus les lecteurs que les généalogistes. La preuve : ils ne sont que quatre à s’être découverts ses cousins…

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Fiche de Théophile Gautier sur Geneastar. Seuls quatre généalogistes indiquent avoir un cousinage avec le célèbre écrivain.
Crédits
Capture Geneastar

Les ancêtres GAUTIER ont leur berceau près de Gap, dans le village d’Avançon, où l’on ne remonte pas au-delà du couple Antoine GAUTIER / Marie BERNARD, marié au milieu du XVIIe siècle. C’est là qu’était né le propre grand-père de l’auteur de Mademoiselle de Maupin et du Capitaine Fracasse, qui avait quitté l’univers familial, pour migrer en Avignon, où il était devenu ouvrier en soie et où était ainsi né le père le l’écrivain. Dans les Alpes, d’autres branches conduisent plus au sud de Gap , dans le bourg de Seyne – où séjournerons les deux écrivains du siècle dernier, Maurice Druon et Joseph Kessel – avec une branche (PEAUTIER/GARCIN) que l’on pourra explorer sur un arbre en ligne de Geneanet, un arbre aux patronymes typiques du secteurs, tels que SAVORNIN.

Les quartiers maternels de l’écrivain sont quant à eux bien mal connus. Sa mère, née COCARD, était la fille d’un couple Jacques COCARD / Barbe BERNET, dont le mari avait pas mal roulé sa bosse. Né dans la Meuse, à Dommartin-la-Montagne, il était devenu sergent dans le Régiment royal des vaisseaux et s’était marié à La Rochelle, pour finalement décéder à Mauperthuis. Il est dit fils de Louis COCARD et de Anne ADAM, laquelle devait plutôt se nommer VUANDA (ou VANDAM ?), couple qui se serait marié à Marchéville-en-Woëvre, en 1750, sans que l’on puisse progresser plus avant côté COQUAR(D), elle étant fille de Antoine et Catherine JACQUES. En revanche, côté BERNET/EZ, on se retrouve dans le Pas-de-Calais, avec le couple Joseph BERNET / Henriette LEFEVRE, marié à Aire-sur-la-Lys, en octobre 1737, qu’aucun chercheur ne semble avoir étudié. Le mariage, disponible en un clic, grâce aux indexations de Filae, dit le marié soldat, servant lui aussi dans le Régiment royal des vaisseaux, natif du Dauphiné et fils de feu Pierre et Benoîte DANDERE (?) et la mariée, fille de Charles LEFEVRE et de Marguerite BONAL. Deux couples intéressants à creuser :

  • Le premier couple sera retrouvé sur FamilySearch, marié en 1691 à Brangues, dans l’Isère (Pierre BERNER / Benoîte DANDEL ou DAUDEL), où lui était maître tailleur d’habits.
  • Le second : la veuve s’était remariée en 1728 (avec Pierre DOMERGUE, natif de de Saint-Flour) à Metz, paroisse Saint-Simplice, où le couple LEFEVRE/BONNAL s’était lui-même marié en février 1712, lui maître tonnelier, issu d’une lignée LEFEVRE qui sera retrouvée sur l’arbre mis en ligne sur Geneanet par Eric Frantz, conduisant à un couple messin WATHIER/SIMON. Elle, fille de Pierre BONNAL ou BONAT et de Jeanne CHASSIN, eux-mêmes mariés au même lieu, en mai 1680, lui dit âgé de 28 ans, natif de Toulouse, elle, dite « fille de famille », avec la présence de son père, Jacques, qu’un autre acte de mariage dura époux de Jeanne (GOULET ?), renvoyant à un mariage (Metz, Saint-Etienne, mai 1644) de Jacob CHASSIN avec Jeanne GOUCHET ( ?). Un marié que Marc Jaspard, sur son arbre en ligne, présume veuf, né vers 1614 et « d'origine RPR converti », avec un patronyme qui a toutes les chances de renvoyer au Massif central. Avec peut-être ici pour ancêtre un Jean CHASSANION, dit La Chasse, remarié à Metz en 1593 avec la veuve d’un pasteur, et décédé à Metz en 1598, qui aurait été successivement pasteur à Meaux (1556), Montpellier (1560), Troyes et Metz.. et serait auteur de plusieurs ouvrages, dont une Histoire des Albigeois. Un homme natif de Monistrol, en Haute-Loire… et qui donc pourrait être tenant la plume !

Des racines en tous les cas très dispersées entre les Alpes, Toulouse et La Rochelle, et entre le Pas-de-Calais, la Meuse, Metz et l’Auvergne…

On est en tous les cas très loin des ancêtres de Macron, de Johnny ou de Michel Sardou et des célébrités d’aujourd’hui avec ici des quartiers d’une star d’hier, quasiment vierges de toute exploration. Un vrai régal pour les généalogistes, qui sauront peut être les compléter !

Commentaires

1 commentaire
  • Portrait de Renaud BOURDIN-GRIMAUD

    « ils ne sont que quatre à s’être découvrir ses cousins…» Je vous laisse corriger ...

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