Bachellerie
Nous sommes en présence de l’ancien surnom de l’homme qui habitait ou qui possédait une «bacchelerie», un bien rural modeste qui n’était pas assujetti aux corvées comme ceux des autres paysans. On dénombre une centaine de lieux-dits « Bachellerie » en France, dans le sens de domaine d’un « bachelier » (Corrèze, Creuse, Haute-Vienne, Charente, etc.). Explications : le bachelier était un « homme jeune en devenir », du vieux français bachelier, issu du latin baccalaris « jeune homme ». Les dérivés de ce nom désignaient dans le sud de la France : «un serf non pourvu d’une tenure (terre louée) et vivant dans le ménage de ses parents» (IXe siècle) et en Catalogne, «un paysan sans terre» (XIe siècle). Cependant, le sens s’est progressivement modifié puisqu’au XIIIe siècle, bachelier désignait alors un jeune homme souhaitant devenir chevalier. Il tenait rang entre chevalier et écuyer. Au XIVe siècle, le mot s’appliquait aussi à celui qui, dans une faculté, était promu au premier des grades universitaires. Nous le trouvons également dans un corps de métier pour désigner l’homme qui agissait sous la direction des jurés et pour désigner celui qui passait maître dans son métier (XVIe siècle). Comme patronyme Bachellerie est porté de nos jours par 430 foyers en France et se montre très présent en Corrèze et dans le Puy-de-Dôme, etc. Forme proche : Bachelerie, 100 foyers en France, Corrèze, Puy-de-Dôme… avec également une dizaine de lieux-dits « Bachelerie », présents dans le Massif central.