Béronie
Les imprécisions qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter quinze siècles en arrière. Souvenons-nous de la chute de l’Empire Romain, au milieu du Premier millénaire. A cette époque, les chefs de guerre germaniques portaient des surnoms caractéristiques. Par exemple, Ber-win (composée des racines ber, « ours », et win, « ami »). Ce surnom originel avait donc un sens symbolique qui s’est perdu au fil du temps quand il fut adopté par les familles gallo-romaines. La christianisation aidant, Berwin est devenu un nom de baptême. A partir du XIIIe siècle, ce nom de baptême s’est transformé à son tour en patronyme héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de
génération en génération, sous la forme Bérouin, puis sous la forme régionale Béroin. Le nom Beronie, fait référence à un nom de domaine « qui avait appartenu au dénommé Béroin »… Il nous renvoie au nom de lieu-dit « La Béronie » sur la commune de Tulle en Corrèze et de « La Béronie » sur la commune de Saint-Pierre-de-Chignac en Dordogne. Nous constatons qu’il y a toutes les chances pour que le patronyme Béronie soit « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille - issu d’un seul individu - à souche unique. Plus un patronyme est rare, plus tous ses porteurs ont des chances d’être « cousins ».