Cléry
Remontons le temps : afin de différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a pris l’habitude de désigner le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan par le nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom de Cléry pour désigner « celui qui était originaire d’un lieu-dit Cléry », c’est-à-dire « l’ancien domaine du colon romain Clarius ». Au XVe siècle, ce surnom a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des « terriers » (précurseurs du cadastre), puis à partir du XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération. Le patronyme Cléry compte environ 300 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent dans le Pas-de-Calais et le Nord à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Somme, le Morbihan et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle, sans oublier la Martinique et la Guyane. À rapprocher du patronyme Clayret, porté par une vingtaine de foyers en France, notamment en Guadeloupe. Autre piste moins probable, une relation avec Clairet (environ 800 foyers en France, Pas-de-Calais, Loire, Allier, Somme, etc.) qui représente une forme de l’ancien nom de baptême popularisé par saint Clair (en latin Clarus) qui fut le premier évêque de Nantes au IIIe siècle de notre ère et a donné aussi son nom à des paroisses (Ardèche, Eure, Isère, Manche, etc.). À signaler également toute l’importance du culte de sainte Claire d’Assise (XIIe siècle), disciple de saint François d’Assise et fondatrice de l’ordre des Pauvres Dames autrement appelées « clarisses ».