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Les Goncourt avaient des ancêtres écrivains

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Photographie d'Edmond (à gauche) et Jules (à droite) de Goncourt par Félix Nadar.

L’arbre généalogique des frères de Goncourt – dont on fête aujourd’hui le bicentenaire de la naissance de l’aîné, Edmond, né le 26 mai 1822 à Nancy – n’a pas été à ce jour très approfondi et la version disponible sur Geneastar, via la base Pierfit mérite d’être complétée, au risque d’offrir quelques découvertes inédites.

D’abord, la famille HUOT de GONCOURT elle-même. Une famille non noble, à l’origine bien sûr simplement HUOT, avec une lignée que les généalogistes ne remontent pas au-delà de Claude François HUOT, époux de Marie PARISOT, né vers 1671 et décédé à Hâcourt-en-Bassigny (Haute-Marne), où il était marchand, dont l’un des fils fut notaire et dont un petit-fils, Antoine HUOT (1753-1832), avocat, officier des Eaux et Forêts, sera député du tiers aux États généraux pour le bailliage de Bar-le-Duc. C’est cet ancêtre – grand-père d’Edmond et de Jules – qui était devenu seigneur de Goncourt, suite à l’achat en 1786 d’une propriété dans l’ancienne commune de ce nom, voisine de Hâcourt, aux confins de la Haute-Marne et des Vosges et proche de Neufchâteau, commune intégrée en 2019 dans la nouvelle commune de Bourmont-sur-Meuse-et-Mouzon (Haute-Marne). À cette propriété, un de ses fils, ancien capitaine d'artillerie, ajoutera en 1816 un petit hôtel particulier, où ses illustres neveux, Edmond et Jules, passeront leurs vacances et qui est aujourd’hui, dans ce village, un petit musée que l’on visite.

Ensuite, les autres branches, généralement issues de familles notables, sans pousser très loin, au point de ne valoir aux ancêtres du célèbre prix littéraire que cinq cousins généalogistes (pour quelque 160 cousins de Victor Hugo…).

La branche de la grand-mère maternelle (DIEZ), manquant sur Geneastar pourra être complétée par l’arbre déposé sur Geneanet par Claude Foissey, avec des marchands du Bassigny et un aïeul (François Moreau) maître fondeur de cloches à Breuvannes.

Celle du grand-père maternel (GUÉRIN) sera complétée par l’arbre déposé sur Geneanet par François RIVALLAIN, donnant les arrière-grands-parents : François Pierre GUÉRIN et Marie Nicole CARRÉ, dont les Archives Andriveau des mariages parisiens, accessibles sur Filae, donneront le mariage (St-Sauveur, 1751). Une branche que l’on approfondira alors, côté GUÉRIN par l’arbre en ligne de Etienne Meunier, donnant des ancêtres bourguignons, concentrés dans l’Yonne, à Auxerre et à Saint-Bris, dont de nombreux petits seigneurs locaux.

Rien que de très classique, donc, dans toutes ces branches familiales, avec une seule restant obstinément dans l’ombre : celle de l’aïeule parisienne CARRÉ. Une branche que l’on peut aujourd’hui creuser, grâce aux travaux de l’équipe de Familles Parisiennes, qui permettront de rebondir, notamment à partir de cette tution. En tirant les fils, on apprendra que ces CARRÉ étaient de simples marchands de vins parisiens, mais que les HOUASSE, auxquels ils s’étaient alliés, valent à la généalogie des Goncourt leurs ancêtres les plus intéressants.

Ainsi René Antoine HOUASSE (1645-1710), grand-père de cette aïeule CARRÉ, qui a été un peintre célèbre, élève et cousin de LE BRUN. Lui-même fils d’un peintre (Roch HOUASSE), il a été recteur de l’Académie royale de peinture et sculpture et garde des tableaux et dessins de Louis XIV.

Ainsi aussi son épouse, Marie LEBÉ, qui était quant à elle fille et petite-fille d’écrivains ! Son père, Jean LE BÉ, était écrivain du roi, et son grand-père Pierre LE BÉ, né vers 1615, « maître écrivain juré ». Ajoutons que ce dernier, avec sa femme, Philippe POLTROT, apprentie sage-femme, ancêtres des Goncourt sont aussi des ancêtres… d’Yvonne de GAULLE !

Ajoutons en guise d’épilogue que les frères de Goncourt étant célibataires, la famille HUOT de GONCOURT est aujourd’hui éteinte et que les GONCOURT aujourd’hui vivants, sont issus d’une famille JACOBÉ DE GONCOURT, alias JACOBÉ de PRINGY de GONCOURT, non noble, dont l’ancêtre, Louis Jacobé, né dans un autre lieu nommé Goncourt, sur la commune de Matignicourt, près de Vitry-le-François, avait été autorisé par décret impérial de 1860 à ajouter à son patronyme celui de Goncourt.

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