ADN généalogique : un ado inconnu tué en 1974 identifié

La méthode de la généalogie génétique a beau être décriée, elle prouve son efficacité, aussi bien pour identifier les tueurs que leurs victimes. Récemment, un adolescent de 17 ans dont le corps avait été retrouvé en 1974 au bord d’une autoroute de Californie a pu être identifié par l’ADN. Il s'agit de Michael Ray Schlicht originaire de l'Iowa.

Les enquêteurs ont également pu mettre un nom sur son assassin. Il s'agit d'un tueur en série arrêté en 1983 et condamné à perpétuité pour 16 autres meurtres de jeunes hommes commis dans des circonstances identiques. L'homme est certes derrière les barreaux depuis des décennies, mais jusqu'ici, personne ne savait qui était celui que l'on considère aujourd'hui comme sa première victime. 

Une fois encore, la génétique généalogique a été la seule manière de parvenir à ce résultat. Après avoir épuisé toutes les pistes pour identifier l’adolescent, comme la comparaison de ses empreintes digitales avec tous les fichiers de police des États-Unis et du Canada et des enquêtes menées sur tous les disparus connus, l’affaire a été classée comme cold case et le jeune homme est resté inconnu, considéré comme ayant succombé à une intoxication à l'alcool et au diazépam, un tranquillisant.

En 2022, les enquêteurs du shérif du comté d'Orange ont rouvert le dossier et envoyé des échantillons d'ADN du jeune homme au laboratoire Othram, l’une des nombreuses « biotech » médico-légale créée aux États-Unis pour exploiter la généalogie génétique. L’originalité de cette démarche est que les frais d’analyse et d’enquête peuvent êtres financés par un appel aux dons du public. 

La comparaison de l’ADN inconnu avec les bases de données génétiques (on ignore quelle base a été utilisée) a eu un résultat direct : les potentiels grands-parents et la sœur de la victime ont été identifiés, car leur ADN correspondait fortement aux gènes inconnus. La mère présumée de la victime, encore en vie, a confirmé le récit de la disparition de son fils. Soumise au prélèvement ADN, elle a fourni la preuve qu’il s’agissait bien de lui. La tombe de Michael Ray Schlicht porte aujourd’hui son nom. L’enquête sur sa mort est toujours en cours.