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Les racines champenoises du Lyonnais Édouard Herriot

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Édouard Herriot en 1924.
Crédits
Gallica

Le grand homme politique de la IVe République, dont le nom est attaché à Lyon, pour en avoir été 47 ans le maire, n’y avait aucun ancêtre. Édouard Herriot était né à Troyes, voilà 150 ans, le 5 juillet 1872, et est bien sûr doté d’un arbre généalogique sur Geneastar, qui ne lui vaut que 15 cousins, et qui doit être complété, pour ne donner que la majorité des quartiers paternels.

Cet arbre montre que la lignée des Herriot est d’origine vosgienne, avec son berceau à Saint-Stail, à la limite des deux départements des Vosges et du Bas-Rhin, où les ancêtres étaient de classiques laboureurs et où l’arbre généalogique après être passé par le couple Quirin HERRIOT/Jeanne CHRESTIEN, mariés dans cette localité en 1683, peut être remonté sur quelques générations supplémentaires, avec Nicolas HERRIOT époux de Marguerite PERRION, fils de Jean Demange HERRIOT, ce-dernier devant être né vers 1580. C’est le grand-père du président du Conseil, né dans la commune voisine du Vermont qui, s’étant retrouvé caporal à La Roche-sur-Yon, y convolera avec une Vendéenne, en 1834, et aura un fils né à Rouen, lequel deviendra officier d’artillerie et se mariera à son tour à Troyes – voilà la Champagne –, avec Jeanne COLLON, native quant à elle de Mostaganem, en Algérie.

Dès lors, voilà Herriot pour un quart vosgien (par son grand-père paternel) et un autre quart vendéen, avec des racines à cheval sur les deux départements de Loire-Atlantique et de Vendée, dans les deux villages limitrophes de Gétigné (44) et de Cugand (85), dont des aïeux charpentier, boulanger, tisserands, etc.

Enfin, l’exploration du côté maternel, que l’on pourra faire avec le bel arbre généalogique mis en ligne sur Geneanet par Françoise Sifferlen montrera Herriot doté en fait de deux grands-pères officiers, le second (son grand-père maternel) étant fils d’un vigneron-instituteur et gendre d’un autre officier. Un arbre dont les racines sont cantonnées dans l’Est, dotant Herriot d’ancêtres :

  • pour un quart champenois, et plus exactement dans l’Aube (essentiellement aux Riceys, à la limite de la Côte-d’Or, où la lignée maternelle des Collon peut être remontée jusqu’au milieu du XVIIe siècle) et à Champignol-lez-Mondeville (pour la branche Fricot) ;
  • pour un huitième bourguignons (dans les communes voisines des Riceys, de Grancey-sur-Ource, Charrey-sur-Seine…, en Côte-d’Or, avec là aussi un ancêtre recteur d’école) ;
  • enfin pour un huitième en Franche-Comté, avec l’arrière-grand-mère Chauvelet, née à Besançon (avec père cordonnier natif de Dole, dans le Jura, mais fils d’un couple également bisontin).

Pour compléter, on trouvera :

  • avec l’arbre en ligne de Michel Gaxotte, les quartiers de l’arrière grand-mère JEANDEL, tous vosgiens,
  • et sur l’arbre en ligne de Jean-Claude Guillaume, les quartiers du sosa n°17 (la trisaïeule Anne MANGIN) avec racines majoritairement vosgiennes (Le Vermont, Celles, Le Saulcy, La Petite-Raon, Moussey, Senones...) mais avec toutefois des ancêtres dans le Nord (par un Gaspard MARCHAL, qui serait natif de Bergues).

Guère de surprises donc, sinon des parentés avec l’historien Pierre Gaxotte, pas vraiment de même sensibilité que le célèbre maire de Lyon.

Mots-clés
Geneastar, Geneanet

Commentaires

2 commentaires
  • Portrait de Evelyne DURBECQ

    Quelle coïncidence ! Je découvre votre article sur les racines champenoises, et particulièrement auboises, d'Edouard Herriot, alors que je lisais, il y a quelques jours, un journal mis en ligne par les Archives Départementales de l'Aube. Il s'agit du journal "La Tribune de l'Aube", dans son édition du dimanche 6 et du lundi 7 juillet 1924 (page 23 sur le site). L'article s'intitule : "M. Herriot à Troyes" et donne le programme de la visite ministérielle. A l'occasion de cette visite officielle, il n'avait pas manqué d'aller à St Pouange, village où il avait passé toute son enfance. L'article retrace les préparatifs faits en l'honneur de cet enfant du pays et évoque des souvenirs du petit Herriot, ainsi que des anecdotes et ses amitiés enfantines. Né et baptisé à Troyes, il était arrivé à St Pouange à six semaines, avait porté les cheveux longs jusqu'à une dizaine d'années. A 12 ans, il est parti en pension mais revenait, jusqu'à l'âge de 16 ans, passer toutes ses vacances à St Pouange. Pour la réception de 1924, E. Herriot avait envoyé au Maire du village un télégramme de Paris lui disant : "Suis bien joyeux et ému à la pensée de te revoir demain !..." Pour marquer la solennité, il était prévu de planter un chêne entre l'école et le presbytère (le grand-oncle d'E. Herriot avait été prêtre à St Pouange environ 45 ans). Tous les maires du canton, ainsi que celui de la ville de Troyes, tous les instituteurs et institutrices avaient été invités. "Il va rappliquer des vélos de tous les côtés" était-il écrit dans l'article. J'ai plaisir à me dire que mon grand-père, Camille Guinot, instituteur à Jeugny (commune du même canton) était certainement présent... J'ai d'ailleurs vu sur le même journal que les horaires de la Caisse d'Epargne, (dont s'occupait aussi mon grand-père, qui était également secrétaire de mairie) étaient avancés ce jour-là, certainement pour lui permettre de se rendre à St Pouange... Sur le journal du mardi 8 juillet, on peut lire, dans le texte du discours prononcé par M. Herriot : "Je suis parmi vous. Mieux que toutes les paroles que je pourrais prononcer, c'est la preuve que je vous aime bien et que je suis fidèle à tous ceux du passé." Voilà une bien jolie phrase pour nous qui aimons la généalogie...
  • Portrait de CHAREYRON

    J'ai lu votre article concernant les racines d'Edouard HERRIOT. Je me permets de vous signaler une erreur commise en 2° ligne même si ce n'est pas le coeur du sujet. Vous indiquez que "Doudou" comme il était affectueusement nommé à Lyon a été maire de cette ville pendant 12 ans. C'est vrai si on fait allusion à ses mandats après la seconde guerre mondiale. Mais il a également été maire de 1905 à 1940 soit pendant 35 ans. Il a donc été maire de Lyon pendant 47 ans. Ce n'est pas rien ! Et je n'évoque même pas tous ses autres mandats électifs et ses responsabilités gouvernementale. Merci pour vos articles et la qualité de votre revue. Meilleures salutations.

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