Les racines familiales de Gérard Philipe

Enregistré à l’état civil Philipe, avec un seul « p », l’acteur, né à Cannes voilà 100 ans aujourd’hui, avait vu le jour dans une famille aisée. Son père, Marcel Philipe, avocat dans un cabinet de contentieux, était par ailleurs propriétaire de divers établissements hôteliers sur la Côte-d'Azur et à Paris. Sa mère, Marie Élisa Villette, était la fille d’un pâtissier beauceron et d’une émigrée tchèque. La généalogie de Gérard Philipe, présentée sur Geneastar, qui lui vaut à ce jour 14 cousins, est très complète, du moins quant aux ancêtres français, tout donnant cependant les quartiers tchèques sur cinq générations.

Côté paternel : les racines conduisent dans les Alpes-Maritimes et les Alpes-de-Haute-Provence.

Les Philipe s’étaient établis à Grasse, avec le quadrisaïeul de l’acteur, prénommé Jean-Baptiste, qui était venu y exercer la profession de sellier, en y épousant la fille d’un tanneur, issues de vieilles lignées grassoises, offrant notamment quelques aïeux gantiers, alors inséparables des fameux parfumeurs, pour avoir autrefois fait partie de la même corporation. Cet ancêtre sellier était le fils d’un maître bridier de la cité bas-alpine de Castellane, où les Philipe, à l’origine modestes muletiers, semblent enracinés depuis la nuit des temps, puisque d’autres généalogistes remontent la lignée jusqu’à un Honorat Philip, qui devait être né vers 1520/1530.

Les racines grassoises sont nombreuses et également très anciennes, avec les quartiers de la grand-mère paternelle, issue de familles paysannes, alors que l’arrière grand-mère, institutrice, née Brun, avait les siennes à Briançonnet, et que d’autres quartiers conduiront dans le Var (à Trigance, par les LAMBERT) et qu’à Castellane les quartiers ROUBION seront complétables par l’arbre mis en ligne de Nadine Barret.

Des quartiers aux patronymes généralement typiques de ces régions, GASC, ROUSTAN, MACCARY, VIDAL, ROUBION, REBUFFEL, GATINEL, HUGUES…, et donc tout différents de ceux rencontrés dans la famille du grand-père maternel, pâtissier traiteur, fils d’un couple de vignerons du Coudray-au-Perche, dans l’actuel département de l’Eure-et-Loir, aux confins de la Sarthe. Un village où l’on voit concentrées la majorité des racines, à de rares exceptions près (dont la lignée VILETTE, originaire de Saint-Germain-le-Gaillard). Quartiers également complétables, pour la branche TRIBOUILLET, par les arbres en ligne de Jean-François Hecquet et de Marc Trochard, conduisant également à Chartres et à Lucé. De même, pour les LIARD, par celui de Michel Bubenik, pour les POTTIER, par celui de Martine Burgaud, pour les ROULLEAU, celui de Micheline Gau et pour les CHARPENTIER (à Thivars, Dammarie…), par celui de Raymonde Biney. Une généalogie bien connue donc, sans pour autant permettre de découvrir à Gérard Philipe quelques cousins célèbres, alors que le chanteur Gilbert Bécaud avait lui aussi de nombreux ancêtres à Coudray.

Seuls, les ancêtres MUS, à Grasse, peuvent laisser espérer une très lointaine parenté avec deux hommes célèbres et non des moindres, puisque descendent de cette famille à la fois l’économiste Jean-Baptiste Say et Jean-Jacques Rousseau. De même, peut-être, à Castellane, par les PHILIPE eux-mêmes, avec Honoré Daumier, et par les CAUVIN, avec Albert Camus… Qui trouvera mieux ?

On ajoutera que la fille de Gérard Philipe, Anne-Marie, comédienne et romancière, est mariée au journaliste Jérôme Garcin (lui-même petit-fils d’un neurologie célèbre, ayant sa généalogie sur Genastar) et qui a consacré, en 2019, un livre à son beau-père.