Angibault
Les incertitudes qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter quinze siècles en arrière. Souvenons-nous de la chute de l’Empire Romain, au milieu du Premier millénaire. À cette époque, chaque chef de guerre germanique portait un surnom spécifique. Par exemple, Angel-bald (composé des racines ango, « pointe de l’épée » et bald, « audacieux »). Ce surnom originel avait un sens symbolique qui s’est perdu au fil du temps quand il fut adopté par les familles gallo-romaines. La christianisation aidant, transformé en Angelwald, il est devenu un nom de baptême sous une forme latinisée comme Angelvaldus. À partir du XIIIe siècle, ce nom de baptême s’est transformé à son tour en patronyme héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération, sous la forme Angilbald, puis sous la forme régionale Angibault. Fréquence et localisation : le patronyme Angibault compte 95 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà présent dans le Loir-et-Cher et l’Indre-et-Loire à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter le Loiret, la Sarthe et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Le nombre de naissances sous ce nom est resté stable, 72 entre 1891 et 1915 et 70 entre 1966 et 1990. Nous constatons qu’il y a toutes les chances pour que le patronyme Angibault soit « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille – issu d’un seul individu – à souche unique. Plus un patronyme est rare, plus tous ses porteurs ont des chances d’être « cousins ».