Benis
Ce nom de famille est issu d’un nom de baptême. Son étymologie nous fait remonter le temps. Tout d’abord, elle nous ramène aux sources de la Bible et des Saintes Écritures avec sa signification symbolique. À la fin de l’Empire romain, la christianisation a remplacé les noms romains anciens par ce genre de nom de baptême. La fréquence de ce nom de baptême s’explique aussi bien par le prestige du saint homme Benoît (du latin benedictus, « Béni de Dieu ») que par sa position hiérarchique. Comment ce nom de baptême est-il devenu héréditaire ? Entre le Ve et le Xe siècle chacun des habitants de notre pays ne portait que son nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, pour différencier les individus, le nom de baptême Benoît a fait l’objet de très nombreuses variantes, notamment en fonction des parlers locaux… Entre le XIVe et le XVIe siècle, ce nom de baptême a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs
du cadastre), puis au XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, sous la forme bretonne Bénis. Fréquence et localisation : le patronyme Benis compte 75 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent en Ille-et-Vilaine et dans les Côtes-d’Armor à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter le Morbihan, le Pas-de-Calais et l’ensemble de l’Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Nous constatons qu’il y a de grandes chances pour que le patronyme Bénis soit considéré comme « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille – issu d’un seul individu – à souche unique. Plus un patronyme est rare, plus tous ses porteurs ont des chances d’être « cousins ». Autres formes : Beniseau (Indre), Benisset (Corrèze), Benizeau (Vienne), Benizet (Loire-Atlantique).