Nabos
Ce patronyme fait partie de ces noms dont l’origine fleure bon la Doulce France : un hameau, une ferme de première importance, un château fort… un champ cultivé… Remontons le temps : pour différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a surnommé le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan du nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom de « Nabos », l’homme qui était originaire d’un lieu-dit « Nabos », « l’endroit autrefois caractérisé par la culture de légumes », du latin napus, qui a donné l’occitan nap, plante herbacée de la famille des brassicacée, autrement dit « navet ». À partir du XIVe siècle, ce surnom a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis au XVe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération. À rapprocher des lieux-dits « Nabos », commune de Augirein dans l’Ariège, de Buros et de Samsons-Lion dans les Pyrénées-Atlantiques. Fréquence et localisation : le patronyme Nabos compte 55 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent dans les Pyrénées-Atlantiques et la Gironde à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter les Landes, les Hautes-Pyrénées et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe
siècle. Nous constatons qu’il y a toutes les chances pour que le patronyme Nabos soit « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille – issu d’un seul individu – à souche unique. Plus un patronyme est rare, plus tous ses porteurs ont des chances d’être « cousins ».