Historia consacre son numéro estival à la généalogie
Période estivale oblige, le mensuel Historia passe en numéro double et consacre un dossier sérieux et consistant de 96 pages à la généalogie, avec pour titre Le boom de la généalogie : à la recherche de nos ancêtres, écrit par les plus grandes plumes du milieu (Beaucarnot, De Morant, Mergnac, Malhache, Abensur-Hazan…), sous la houlette du rédacteur en chef, Éric Pincas (lire son interview ci-dessous).
Le magazine propose à la fois des articles pratiques, avec un mini-guide de sept pages, et des articles de fond, plus intéressants, notamment avec un ensemble de sujets consacrés à l’ascension sociale (Descendance d’un coq de village, par Jean-Marc Moriceau ; Notariat, tremplin social, par Tony Neulat ; Généalogies des célébrités, par Jean-Louis Beaucarnot) et surtout une étude intéressante de la population française, obtenue grâce à l’approche du généalogiste (articles sur les communautés juive, polonaise, italienne, bretonne…). Tout cela est enfin complété par d’originales réflexions sur les origines des Français.
Un numéro pouvant intéresser le généalogiste, mais qui saura peut-être surtout pousser – enfin – les amateurs d’Histoire à prendre la mesure des richesses de la généalogie.
Trois questions à Éric Pincas
Passionné d’histoire, et surtout de préhistoire – période à laquelle il a consacré plusieurs livres, le rédacteur en chef de Historia, Éric Pincas s’est plongé dans une période plus récente pour coordonner un numéro estival sur la généalogie (lire ci-dessus).
Qui êtes-vous ?
Je suis entré en 1998 à la rédaction d’Historia, ce qui m’a donné la chance de pouvoir rencontrer et interviewer des personnalités de premier plan, telles que Simone Veil, Robert Badinter ou Soeur Emmanuelle. Et aussi Yves Coppens : une rencontre qui a doublement compté, du fait que je suis devenu un passionné de préhistoire, qui est véritablement mon hobby. En 2014, je suis devenu rédacteur en chef de ce magazine plus que centenaire, puisque fondé en 1909 par Jules Tallandier, un homme visionnaire, qui voulait mettre l’Histoire à la portée du grand public. Avec un tirage de près de 100 000 exemplaires, 1er titre de la presse de ce domaine, Historia continue à proposer la mise en récits de l’Histoire, une histoire surtout ludique et vivante, tout cela grâce à la collaboration des meilleurs historiens, tant français qu’étrangers.
Pourquoi avez-vous choisi la généalogie pour votre dossier d’été ?
Voilà plusieurs années que chaque été, Historia propose un numéro double, tout en ajoutant, depuis le début de cette année, quatre publications trimestrielles, nommées Historia Grand angle, avec déjà deux numéros, consacrés à Staline et aux Goths, et un troisième, en préparation, sur Geronimo et les Apaches. Il nous a semblé intéressant de proposer la thématique généalogique dans un numéro double d’été, que nous savons très attendu par nos lecteurs, auxquels nous entendons montrer que la généalogie n’est plus une science poussiéreuse, réservée à des érudits solitaires mais une discipline devenue intergénérationnelle et collaborative, et que les regards des généalogistes et des historiens sont tout à fait complémentaires.
Que vous a-t-il personnellement apporté ?
J’ai bien sûr appris plein de choses, notamment sur l’émergence de la généalogie moderne au XVIIe siècle avec la chasse aux faux nobles. Mais ce travail m’a surtout permis de découvrir la valeur des passionnés de généalogie et celle de leur expertise et plus encore tous les apports de la généalogie et comment elle permet de dessiner un portrait de la France. Évidemment moi-même, aux ancêtres judéo-espagnols et polonais, je suis très tenté de m’y lancer, tant pour les recherches ADN que pour les recherches classiques, tout comme plusieurs membres de la rédaction l’ont fait, en se hâtant d’interroger leur entourage familial. Un petit détail : les photographies figurant sur l’arbre généalogique présenté en couverture sont d’ailleurs celles des membres de nos familles…
Références
Le boom de la généalogie : à la recherche de nos ancêtres, Historia, numéro double 907/908 daté juillet-août 2022, 132 pages, 7,20 €, en vente chez les marchands de journaux ou en ligne.
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