Les racines cantaliennes de la famille Pompidou
La généalogie de Georges Pompidou, né le 5 juillet 1911 et dont on fête donc aujourd’hui le centenaire, est très intéressante à commenter.
Elle montre en effet que Georges Pompidou a été un des premiers présidents de la République française – après Vincent Auriol, fils d’un boulanger – à être issu de milieux modestes. À être aussi fils d’instituteurs, ce qui lui avait justement valu de naître à Montboudif, dans le Cantal, dans la maison d’école, où ses deux parents enseignaient.
Avec sa généalogie donc, c’est un nouveau type de parcours familial qui se dégage, dans lequel la profession d’instituteur se révèlera comme un étonnant accélérateur de promotion sociale, qu’elle va rendre possible en trois générations : le grand-père, Jean Pompidou, maître bouvier puis métayer ; le père, Léon Pompidou, instituteur ; le petit-fils, Georges, qui entrera au Lycée Louis-le-Grand sera reçu premier, en 1934, à l’agrégation de Lettres et aura le destin que l’on sait… Un schéma qui sera très exactement le même pour les Chirac, dans la Corrèze voisine, où les deux grands-pères de Jacques, étaient instituteurs radicaux socialistes.
Lorsqu’on la remonte, la lignée des ancêtres Pompidou conduit d’abord à Saint Julien-de-Toursac, où était né en 1806 l’arrière grand-père du président, Jacques Pompidou, d’abord domestique, qui deviendra aubergiste. Il était le fils de Martin (1762-1813), journalier, né à Boisset, le petit-fils d’Henri, marié à Saint Etienne-de-Maurs, en 1715, avec Suzanne Landège lequel était lui-même très certainement fils de Pierre Pompidou, décédé dans cette commune en 1693, métayer du sieur de Lestrade et époux de Toinette Landes (on pourra retrouver une partie de cette généalogie sur l’arbre mis en ligne sur GeneaNet par Marc Colson. Auparavant, on note une souche importante dans la paroisse de Roumégoux, localisée un peu plus au Nord, en allant vers la Corrèze.
Porté par une soixantaine de foyers français, le patronyme Pompidou, rencontré donc aux confins du Cantal et du Lot, désignait la famille originaire d’un lieu de ce nom, identifiable et situé encore un peu plus au Nord, dans la commune de Glénat. Un lieu dont le nom, pour être formé sur l’ancien verbe occitan pompir, signifiant "frapper des pieds en marchant", désignait un replat de terrain, au sol souvent résonnant.
On notera aussi, dans la généalogie de Georges Pompidou, le grand-père maternel, Etienne Chavagnac, colporteur auvergnat natif de Condat-en-Feniers, qui s’était sédentarisé comme marchand de draps à Montboudif, après s’y être marié et une branche abonnée au colportage (voir ici l’arbre mis en ligne sur GeneaNet par Muriel Forestier).
Une généalogie, où il reste encore des branches à creuser…
© Archives nationales
Lire aussi : Georges Pompidou aux Archives nationales
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.