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Pompidou a 100 ans aux Archives Nationales

Il y avait foule hier matin aux Archives Nationales pour l'inauguration de l'exposition sur Georges Pompidou. Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, un ancien Premier Ministre, Édouard Balladur et beaucoup d'invités ayant réussi à se faufiler entre les pancartes de protestation contre la Maison de l'Histoire de France. Pour ne pas gâcher la fête, les syndicats et contestataires avaient été soigneusement tenus à l'écart par un cordon policier déployé rue des Quatre-Fils devant l'entrée du Caran, bloquée par un piquet de grève (lire ici).

De l'agitation donc à l'extérieur, mais une fois entré dans les salles solennelles de l'Hôtel de Soubise, beaucoup d'étonnement et d'émotion. Car l'exposition retrace non seulement le parcours politique du défunt président, avec dossiers, photos et discours, mais aussi des aspects de sa vie privée, mis en exergue par Pascal Geneste, conservateur de la section XXe et responsable des fonds présidentiels aux Archives Nationales. Le bilan des années Pompidou est vu ici sous les quatre angles essentiels de sa personnalité : sa formation dans l'élite littéraire, son engagement gaulliste, mai 1968 et sa présidence jusqu'à son décès le 2 avril 1974, quand il succombe à la maladie de Waldenström.

L'étonnement vient de la découverte d'une personnalité hors du commun que rien ne laissait transparaître dans sa figure bonhomme. Le président était un homme de lettre, un "agrégé sachant écrire". En khâgne à Louis-Le-Grand, puis à Normale Sup', le jeune Pompidou était un élève si brillant que ses professeurs ne savaient pas quoi écrire pour commenter son parcours, à part "travail excellent, remarquable, élève doué, ira loin". Les 19,5 de moyenne en version latine ne devaient pas être monnaie courante... Moments d'émotion aussi quand Édouard Balladur se penche sur le compte-rendu écrit de sa propre main le 27 mars 1974, du dernier Conseil des Ministres présidé par Georges Pompidou. D'une fine écriture, le secrétaire général de la présidence de la République retrace les trois heures de cette réunion au cours de laquelle tous les sujets sont abordés. Sujets d'actualité, comme ce projet de loi relatif à "l'isolation thermique et au chauffage des locaux", où le ministre de l’Économie et des Finances exprime ses doutes "sur le dispositif de contrôle", rejoint en cela par le ministre de l'Intérieur qui est "du même avis". Ce sera bien la dernière fois que Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac seront sur la même longueur d'onde !

Plus triste, le président évoque sans détour sa maladie devant ses ministres : A l'heure actuelle, ma vie n'est pas agréable, ni physiquement, ni moralement (...). Si vous êtes interrogés, ne répondez pas le président est en pleine forme, mais dites que toute question est indiscrète. L'appartement de l’Élysée est absurde. On entre par les chambres, on sort par la salle à manger. On ne peut y être malade. Si je couche quai de Béthune, ce n'est pas pour me reposer. C'est que j'y suis organisé et j'ai mon fils à proximité pour me soigner (...)".

Exposition Georges Pompidou aux Archives Nationales, Du lundi au vendredi de 10h à 12h 30 et de 14h à 17h 30, samedi et dimanche de 14h à 17h 30. Plein tarif | 4 € - Tarif réduit | 2 €, fermée le mardi et les jours fériés.

Tarif du livret : 2 euros.

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