Canal
Ce patronyme fait partie de ces noms dont l’origine fleure bon la Doulce France : un hameau, une ferme de première importance, un château fort, un lieu-dit caractérisé par un bois dense ou un bouquet d’arbres, une clairière oubliée, un marais mystérieux ou bien encore la rive d’une rivière paisible. Remontons le temps : afin de différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a pris l’habitude de désigner le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan par le nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom de « Canal », « l’homme qui était originaire d’un lieu-dit caractérisé par une conduite d’eau », du latin canalis, « caniveau » qui a donné l’ancien français canal, « rigole »… Au XVe siècle, le surnom « Canal »
a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis à partir du XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération. Fréquence et localisation : le patronyme Canal compte 1 145 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent en Ariège, dans les Pyrénées-Orientales, l’Aude, la Haute-Garonne à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter le Territoire de Belfort, le Cantal et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence le patronyme Canal doit être considéré comme polyphylétique : du grec poly, « plusieurs » et de phylum, « race », « tribu ». Cette notion s’applique à un nom de famille qui s’est développé au travers des siècles à partir de plusieurs souches distinctes.