Champollion
On a beaucoup parlé en 2022 de Jean-François Champollion (1790-1832) du « déchiffreur des hiéroglyphes égyptiens » à l’occasion du bicentenaire de l’annonce de sa découverte, mais beaucoup moins de Pierre François Xavier Bouchard (1771-1822). Leurs mérites sont différents, mais ceux du second gagnent à être soulignés. Pendant l’expédition d’Égypte, les troupes françaises effectuent des terrassements de fortifications à Rosette dans le delta du Nil. Au soir du 19 juillet 1799, Bouchard ordonne à ses hommes d’épargner de leurs coups de pioche dévastateurs une pierre portant des inscriptions antiques. La pierre ainsi sauvegardée est transportée auprès du général Jacques-François de Menou, baron de Boussay. Cet officier supérieur prend alors deux grandes décisions : mouler, par précaution, l’empreinte des inscriptions en trois langues gravées sur la pierre et transférer la pierre à l’Institut d’Égypte au Caire. Las, la pierre qui prend alors le nom de « Pierre de Rosette » tombe aux mains des Anglais qui la déposent au British Museum… fort heureusement, grâce aux moulages, Champollion peut, non sans de multiples difficultés, déchiffrer les hiéroglyphes et faire surgir la civilisation égyptienne de l’ombre.
Pour sa part, Champollion compte 30 foyers en France et se montrait déjà bien présent en Isère, Hautes-Alpes, Bouches-du-Rhône, Drôme à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter les Alpes-Maritimes et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Son origine est à rechercher auprès d’un nom de lieu issu du latin campulionem, « le petit champ », voir Champoléon, localité des Hautes-Alpes