Cornière
Les premiers porteurs de ce nom de famille habitaient probablement dans une partie de forêt ou sur un terrain en forme de coin ou bien dans un bourg, précisément dans la maison située au coin d’une rue, celle qui faisait un angle.
De l’ancien français cornier, cornière, « qui fait le coin », comme dans : « Et pareillement fust partie une tour corniere qui estoit assez puissante, et ne peut cheoir tous jours, pour le mur de la ville auquel elle se apuya » (XVe siècle).
Du côté des noms de lieux-dits, nous retrouvons « Cornière », « la Cornière », « les Cornières »… principalement au-dessus de la Loire.
Fréquence et localisation : le patronyme Cornière est porté par 265 foyers en France et se montre bien présent dans la Manche, en Seine-Atlantique à la fin du XIXe siècle, auquel il faut ajouter l’Eure, le Calvados et l’ensemble de l’Ile-de-France à la fin du XXe siècle.
Cas particulier : le patronyme Cornée, 240 foyers en France, Ille-et-Vilaine, Nord pourrait également trouver son origine dans l’ancien français cornee, « son du cor », voire « portée du son du cor », comme dans : « Il fust entendu depuys cinq cornees envyron... » (XVe siècle) ;
Le nom de famille Cornichon, 45 foyers en France, Seine-et-Marne, Indre, Loir-et-Cher, semblerait à rapprocher de l’ancien français cornichon, « petite corne », comme dans : « Les chamois s’accrochent leurs cornichons contre les rochers... » (XVIe siècle).
Par contre, la relation avec le petit concombre vert, et à plus forte raison une forme péjorative en découlant semble totalement exclue car cette appellation populaire est apparue trop tardivement (XVIe siècle).
Les patronymes Cornuejols, Cornuejouls, présents en Auvergne et en Limousin sont plutôt à rapprocher du lieu-dit « Cornuejols », commune de Leucamp dans le Cantal connue au Moyen-Âge sous le nom de Cornoialum, composé de cornus, « corne », fruit du cornouiller et du gaulois ialo, « clairière ».