Noppe
Les incertitudes étymologiques et historiques qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter quinze siècles en arrière. Souvenons-nous de la chute de l’Empire Romain, au milieu du Premier millénaire. À cette époque, chaque chef de guerre germanique portait un surnom spécifique, dans le cas qui nous intéresse, North-berht (composé des racines north, « l’homme qui vient du nord » et berht, « célèbre ») ou de Nod-berht (composé de nod, « nécessité » et berht, « célèbre »). Ce surnom originel avait donc un sens symbolique perdu au fil du temps quand il fut adopté par les familles gallo-romaines. La christianisation aidant, Northbert, Nodbert est devenu un nom de baptême. À partir du XVe siècle, passé dans les usages, il a pu être consigné sur les anciennes chartes et registres, puis au XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte religieux qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération, sous la forme Norbert, Norb puis sous la forme régionale Nopp, Nopps, Noppe, etc. Fréquence et localisation : le patronyme Noppe comptait 93 naissances en France entre 1966 et 1990. Il se montrait présent essentiellement dans le Nord à la fin du XIXe siècle, département auquel il faut ajouter la Somme, l’Oise, la Meuse et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence, le patronyme Noppe doit être considéré comme « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille – issu d’un seul individu – à souche unique. Patronyme proche, origine différente avec un ancien nom de métier : Nopper, « l’homme qui dénouait ».