Bérard
Les incertitudes étymologiques et historiques qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter quinze siècles en arrière. Souvenons-nous de la chute de l’Empire Romain, au milieu du premier millénaire. À cette époque, chaque chef de guerre germanique portait un surnom spécifique, dans le cas qui nous intéresse, Ber-hard, composé de ber, « ours » et hard, « dur », « fort ». Ce surnom originel avait donc un sens symbolique perdu au fil du temps quand il fut adopté par les descendants des familles gallo-romaines. La christianisation aidant, Ber-hard est devenu un nom de baptême. À partir du XVe siècle, passé dans les usages, il a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis au XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération, sous la forme Bérard. Avec 3 300 foyers, soit près de 8 000 personnes, le patronyme Bérard occupe le 465e rang des noms les plus répandus en France. Sa répartition géographique le montre principalement implanté dans le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, dans la Drôme et en Savoie. Il est également bien représenté en Haute-Loire et dans le Puy-de-Dôme. Plusieurs dizaines de hameaux et de lieux-dits «Bérard», «Pré-Bérard», «Combe-Bérard», «Champ-Bérard»…sur le territoire français signalent la présence ancienne de familles de ce nom en ces lieux.