Clouët
Les imprécisions qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter quinze siècles en arrière. Souvenons-nous de la chute de l’Empire Romain, au milieu du Premier millénaire. À cette époque, chaque chef de guerre germanique portait un surnom spécifique. Par exemple, Hlod-hari (composé des racines hlod, « gloire » et hari, « armée »). Ce surnom originel avait donc un sens symbolique qui s’est perdu au fil du temps quand il fut adopté par les familles gallo-romaines. La christianisation aidant, latinisé en Clodarius, ce surnom est devenu un nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, il s’est transformé à son tour en patronyme héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père sous la forme Clothaire, puis sous la forme régionale Clouët. Autre hypothèse, un nom de lieu-dit d’origine, du gaulois clota, « creux », « dépression »… Il existe une trentaine de lieux-dits « Clouet », « le Clouet », « les Clouets » qui se situent dans les Alpes-de-Haute-Provence, les Charentes, en Mayenne, en Loire-Atlantique, etc. Fréquence et localisation : le patronyme Clouët compte 1 460 foyers en France. Il se montrait déjà bien présent en Loire-Atlantique, en Illeet-Vilaine, dans la Manche, dans l’Eure à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter le Pas-de-Calais, la Marne, l’Eure, l’Aisne et la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Nous constatons qu’il y a de grandes chances pour que le patronyme Clouët soit polyphylétique : du grec poly, « plusieurs » et de phylum, « race », « tribu ». Cette notion s’applique à nom de famille qui s’est développé au travers des siècles à partir de plusieurs souches distinctes. C’est le cas de la majeure partie des patronymes qui comptent plus de 300/500 foyers en France de nos jours.