Hare
Dans l’origine des noms de famille, le nombre d’anciens surnoms est certainement plus réduit que les anciens noms de baptême, noms de localités ou noms de métiers, mais la recherche de l’origine des surnoms permet de nous replonger dans les réalités et les légendes de la vie populaire d’autrefois, avec ses traditions et ses rites, avec une manière de profiter de la vie, simple et sans complexe, bien éloignée de nos préoccupations actuelles. Exemple avec « Hare » … notre mémoire collective a un peu oublié l’importance des foires commerciales au Moyen Âge. Venues d’Italie, elles se situaient notamment dans le sillon rhodanien, dans l’Est, en Champagne et dans plusieurs villes flamandes. Les traditions qui présidaient au déroulement desdites foires reviennent à nous avec l’ancien français hare, un cri poussé par les sergents de ville sur les champs de foires pour marquer la fin des ventes entre marchands et clients bénéficiant de privilèges. Il évoque aussi le cri poussé pour annoncer sur les champs de foires de Champagne et des Flandres de la fin de la mise en vente de certaines denrées, les acheteurs avaient à partir de cet instant quinze jours francs pour payer leur dû, comme dans : « Au quatrième jour de la hare de dra(p)s de la foire de Saint Jehan à Troyes.» (XIIIe siècle). Autre piste, le surnom d’un homme véloce, de hare, « courir vite »… et enfin un ancien surnom évoquant le vieux français hare, sorte de bagage, voire un butin. Fréquence et localisation : le patronyme Hare compte 70 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà présent dans l’Eure et le Finistère à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Seine-Maritime, la Marne, la Haute-Marne et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle.