Lenne
La fréquence de ce nom de baptême s’explique par le prestige du saint homme Léonard de Noblat, un noble franc qui aurait vécu à la cour de Clovis à la fin du Ve siècle. Sa vie n’est connue que par la tradition orale, relayée par une hagiographie très tardive. Comment ce nom de baptême est-il devenu héréditaire ? Entre le Ve et le Xe siècle chacun des habitants de notre pays ne portait que son nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, pour différencier les individus, le nom de baptême Léonard (de leo, « lion » et de hard, « dur », « fort ») a fait l’objet de très nombreuses variantes, notamment en fonction des parlers locaux… À partir du XVe siècle, ce nom de baptême devenu usuel a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis au XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire sous la forme flamande Lennens, puis sous la forme Lenne. Autre piste, un nom de lieu-dit d’origine, toujours en pays flamand avec « Lenne », ensemble de fermes situé à Waulsort près de Namur en Belgique. Un rapport des échevins de Waulsort du 16 décembre 1642 déclare « qu’aux censes de Lenne, il y a trois censiers et ci-devant il y en avait cinq à savoir un à chaque cense » (Michel Hubert, Génédinant). Fréquence et localisation : le patronyme Lenne compte 875 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent dans le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Seine-Maritime, les Ardennes, la Moselle à la fin du XXe siècle. De toute évidence le patronyme Lenne doit être considéré comme polyphylétique : du grec poly, « plusieurs » et de phylum, « race », « tribu ». Cette notion s’applique à un nom de famille qui s’est développé au travers des siècles à partir de plusieurs souches distinctes. C’est le cas de la majeure partie des patronymes qui comptent plus de 300/500 foyers en France de nos jours.