Saunion
Nous sommes en présence d’une forme d’un surnom issu du vieux français salnier, saulnier « ouvrier qui travaillait à l’extraction du sel », comme dans : « Le procureur baillera la copie de l’inventaire du sel au receveur de la ville, afin qu’il recovre d’un chacun saulnier ce qu’il devra du sel qu’il aura vendu. » (XVIe siècle). Vrais et faux-sauniers : la gabelle (du provençal gabela, peut-être lui-même de l’arabe al-qabala, « impôt »), taxe sur le sel d’abord instituée à titre temporaire (sic), qui devint définitive en 1331 quand Philippe VI arroge le monopole de la vente du sel au Trésor royal. L’extrême complexité de cet impôt et les nombreuses injustices qu’il suscite entrainent de très graves difficultés jusqu’à sa suppression tant attendue à la Révolution. On comprend facilement que la différence du prix du sel (qui passait de un à douze « sous » la livre d’une province à l’autre) ait pu provoquer l’apparition des trafics importants. La fraude devint une véritable activité économique, trouvant appui dans les campagnes, les châteaux et même les couvents ! Le patronyme Saunion compte 10 foyers en France de nos jours, il était présent en Côte-d’Or et dans le Lot-et-Garonne entre 1891 et 1915, dans la Loire et le Rhône entre 1940 et 1965, dans le Loiret et le Var entre 1966 et 1990.