Chambre
Un mot grec kamara, passé au latin sous la forme camera, « endroit ou objet couvert par une voûte » (tombe, bateau) a pris au XIe siècle le sens de « pièce où l’on dort », cambre, chambre… Avec une majuscule (Chambre) désignait le lieu où dormait le roi, un prince ou un dignitaire. Par extension, « c(h)ambre » a signifié « pièce où l’on juge », puis a désigné une assemblée de juges (XIVe siècle) et enfin d’élus (Chambre des députés, fin XVIIIe siècle). Signalons aussi la musique « de Chambre », celle du roi, et l’anglais camera, issu de l’expression latine camera obscura, « chambre noire » qui a retraversé la Manche au milieu du XXe siècle… pour désigner un appareil de prise de vues multiples. Mais revenons, au sens historique du mot chambre, et plus exactement à la charge de chambrier, « officier qui était chargé de la garde d’un trésor », soit auprès des rois de France mais aussi auprès de grands seigneurs féodaux. Une charge honorifique et très lucrative qui remontait à l’époque mérovingienne. Son entretien était assuré par les revenus de nombreux domaines. C’est ce point précis qui nous intéresse puisque de nombreux lieux-dits témoignent aujourd’hui de cette appartenance et de l’ancienne obligation faite aux paysans de payer « tribut » à un chambrier. Ceux qui était originaires de ces hameaux ou d’autres aux formes proches furent surnommés : Chambre, Chambré, 390 foyers en France, Corrèze, Charente ; Chambres, 60 foyers en France, Landes, Gironde ; Chambreuil, 50 foyers en France, Saône-et-Loire, Puy-de-Dôme ; Chambrias, 25 foyers en France, Puy-de-Dôme ; Chambrion, 90 foyers en France, Saône-et-Loire… sans oublier les formes spécifiques du Puy-de-Dôme : Chambrial, 30 foyers, Chambrade, 15 foyers, Chambriard, 100 foyers, etc.