Lasne
Qu’est-ce qu’une ânerie ? Au sens propre, ce nom désigne une grange ou tout autre bâtiment accueillant des ânes, du bas latin asnaria, de même sens. Dans le domaine des noms de famille, nous pourrions évoquer l’ancien surnom « l’asne », donné à un homme têtu et « l’asnier », le conducteur d’âne. De là les patronymes Lasne, 980 foyers en France, Cher, Paris, Loiret, Eure-et-Loire, Nord, Maine-et-Loire ; Lasnier, 920 foyers en France, Paris, Charente, Creuse, Loiret, Aube, etc. Tulane, Tulanne, tous deux très rares, moins de 10 foyers en France et Tulasne, 170 foyers en France, Maine-et-Loire, Indre-et-Loire… sont à rapprocher de « tue l’asne », surnom au sens originel obscur.
Un clin d’œil au Théâtre des Deux Ânes : « Bien braire et laisser rire », telle est la devise de ce lieu de divertissement… qui ne s’en prive pas depuis plus d’un siècle ! En 1910, le dénommé Stein, un cabaretier venu de province s’installe au 100, boulevard de Clichy à Paris (18e) et inaugure « La Truie qui file ». En 1922, Roger Ferréol et André Dalh se rendent acquéreurs de l’établissement. Les deux nouveaux directeurs se torturent les méninges pour lui donner un nom accrocheur : « Pour ne rien trouver, dit André Dalh, faut-il que nous soyons ânes ! »… « Mais, s’écrie alors Ferréol, oui ! nous sommes deux et nous sommes des ânes… donc « Les Deux Ânes », la voilà notre enseigne ! » Depuis 1995, c’est l’Auvergnat Jacques Mailhot qui veille à la pérennité de ce lieu légendaire - et impertinent - néanmoins inscrit à l’inventaire des monuments historiques.