Lucia
Ce patronyme est issu d’un nom de baptême et son étymologie nous fait remonter le temps. Tout d’abord, elle nous ramène aux sources de la Bible et du Nouveau testament avec sa signification symbolique. À la fin de l’Empire romain, la christianisation a remplacé les noms romains anciens par ce genre de nom de baptême. La fréquence de ce nom de baptême s’explique bien par le prestige d’une sainte femme nommée Lucia, d’après le nom de sainte Lucie de Syracuse, fêtée le 13 décembre et invoquée contre les maladies des yeux. Comment ce nom de baptême – issu du latin lux, « lumière » – dans le sens mystique «Lumière de Dieu» est-il devenu héréditaire ? Entre le Ve et le Xe siècle chacun des habitants de notre pays ne portait que son nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, le nom de baptême Lucia est devenu très populaire… Mais ce n’est qu’à partir du XVe
siècle au hasard, d’une transcription sur un acte de baptême, de mariage ou de sépulture que ce nom de baptême est devenu héréditaire, se transformant en nom de famille. En fait, nous avons à faire à un matronyme, un nom d’abord transmis par une femme, une dénommée « Lucia », veuve ou dotée d’une forte personnalité. Fréquence et localisation : le patronyme Lucia compte 115 foyers en France de nos jours. Il se montrait bien présent dans les Côtes-d’Armor, mais aussi les Pyrénées-Orientales et l’Aude à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter les Bouches-du-Rhône, le Morbihan, la Gironde et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe
siècle. À signaler de nombreux lieux-dits « Lucia » qui identifient d’anciens lieux de cultes (églises, chapelles, oratoires) dédiés à sainte Lucie, Lucia… plutôt dans le sud de la France, avec une forte densité en Corse, mais aussi avec il faut le souligner un « Champ-Lucia » et un «Convenant – couvent – Lucia» dans les Côtes-d’Armor.