Bertrand
Les incertitudes étymologiques et historiques qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter quinze siècles en arrière. Souvenons-nous de la chute de l’Empire Romain, au milieu du Premier millénaire. À cette époque, chaque chef de guerre germanique portait un surnom spécifique, dans le cas qui nous intéresse, Berht-ram (composé des racines berht, célèbre et ram, vigoureux). Ce surnom originel avait donc un sens symbolique perdu au fil du temps quand il fut adopté par les familles gallo-romaines. La christianisation aidant, Berthram est devenu un nom de baptême latinisé en Bertrandus. À partir du XVe siècle, il est devenu usuel et a pu être consigné sur les anciennes chartes, puis au XVIe siècle. C’est au hasard d’un acte de baptême, de
mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire sous la forme Bertrand. Saint Bertrand, évêque de Comminges (10501123) : apparenté aux comtes de Toulouse, il fut élevé à la Chaise-Dieu. Sa piété légendaire vient du soin qu’il prit soin de visiter souvent les fidèles. Fréquence et localisation : le patronyme Bertrand compte 21 235 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent à Paris, en Ardèche, dans le Gard, l’Hérault à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter le Nord, la Meurthe-et-Moselle, la Gironde, la Marne et l’Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Patronymes proches : Beltram (Midi) ; Beltrami (Corse) ; Bertranet (Gascogne) ; Bertraneau, Bertrandeau (Ouest) ; Bertrandet, Bertrandot (Est). L’histoire a retenu mémoire de Henri Gratien, comte Bertrand, général français (1773-1844) : fidèle à l’Empereur Napoléon 1er jusqu’au bout, il l’accompagna sur l’île d’Elbe et à Sainte-Hélène.