Cotteret
Ce patronyme fait partie de ces noms dont l’origine fleure bon la Doulce France : un hameau, une ferme de première importance, un château fort, un lieu caractérisé par un bois dense ou un bouquet d’arbres, une clairière oubliée… Remontons le temps : pour différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a souvent surnommé le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan du nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom de « Cotterêt », « l’homme qui habitait une “côte” », c’est-àdire une petite maison de paysan ; à rapprocher également du nom de Villers-Cotteret dans l’Aisne, attesté sous les formes Vilers-Coldereist en 1174, Villare-Colderest en 1196, du latin Villa, d’où dérive Villers, « domaine romain » et peut-être de « côte de Retz », d’après le nom d’une forêt voisine. À partir du XIVe siècle, il a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis au XVe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire. Fréquence et localisation : le patronyme Cotteret comptait 90 naissances en France entre 1966 et 1990. Il se montrait bien présent à la Réunion, dans la Somme, dans le Nord, l’Aisne, le Rhône à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Haute-Marne, l’Ille-et-Vilaine, le Doubs et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence le patronyme Cotteret doit être considéré comme « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille – issu d’un seul individu – à souche unique. Plus un patronyme est rare, plus tous ses porteurs ont des chances d’être « cousins ».