Brossier
Ce patronyme fait partie de ces noms dont l’origine fleure bon le terroir : un hameau, une ferme de première importance, un château fort, un lieu-dit caractérisé par un bois dense ou un bouquet d’arbres, une clairière oubliée, le bord d’une rivière paisible ou bien encore un marais mystérieux. Remontons le temps : pour différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a surnommé le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan du nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom de « Broucke », « l’homme qui était originaire de “Broucke” », du flamand broeck, « marais », « marécage », lieu-dit autrefois caractérisé par la présence d’eau stagnante. À partir du XIVe siècle, ce surnom a pu être consigné sur les anciennes
chartes et les registres précurseurs du cadastre, puis au XVe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération. Fréquence et localisation : le patronyme Broucke compte 160 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent dans le Nord, le Pas-de-Calais à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence le patronyme Broucke doit être considéré comme « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille – issu d’un seul individu – à souche unique. Plus un patronyme est rare, plus tous ses porteurs ont des chances d’être « cousins ».