Les racines familiales d'Ève Gilles, Miss France 2024
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La nuit même où Ève Gilles était élue Miss France 2024, les médias révélaient quelques bribes de son arbre généalogique. À peine quelques indices, mais suffisamment pour permettre à un bon généalogiste de démarrer une recherche.
D’emblée, en effet, on l’a présentée comme ayant grandi dans le village de Quaëdypre, au sud de Dunkerque, et comme étant à la fois Ch’ti par son père, Bruno GILLES, et réunionnaise par sa mère, Édith CALAPIN-LATCHOUMY, dont la famille est de Sainte-Marie, où est allée s’établir une des sœurs d’Ève et où vit son grand-père, qui l’a poussée à concourir.
À la frontière franco-belge
Par ses racines paternelles, en effet, la nouvelle Miss France a, comme beaucoup de Flamands, des racines partagées entre la France et la Belgique, avec des ancêtres ayant volontiers, au fil des siècles, traversé et retraversé l’actuelle frontière. Avec la balance penchant cependant nettement du côté belge, où on lui trouve près de 40 % de ses racines (à Salles, Villers-la-Tour, Forges, Sivry, Fagnolles…), pour à peine plus de 10 % côté français.
En Belgique, la lignée dont elle porte le nom, était originaire de l’ancien village de Salles (aujourd’hui intégré à Chimay), où elle peut être remontée jusqu’au couple Jean GILLES / Françoise BAUDEZ, nés vers 1620.
En France, les racines sont beaucoup plus dispersées et d’abord majoritairement en Avesnois : Dourlers, Damousies, Berlaimont, Eppe-Sauvage… comme encore à Wattignies-la-Victoire où, par les DEBRUGE, se dessine un cousinage très éloigné avec la comédienne Réjane, un des grandes stars des années 1900, et par elle avec ses descendants, le photographe Jean-Marie Perier et sa demi-sœur Anne-Marie, l’épouse de Michel Sardou. Un autre cousinage, mais quant à lui avéré, par le couple Nicolas Joseph PIERART / Marie Barbe WAROLUS, marié en 1752 à Dourlers : Ève Gilles cousine avec la baronne Nadine de Rothschild, la célèbre championne du savoir-vivre.
En poussant très loin, évidemment, quelques branches conduisent à des ascendances nobles, ainsi avec les STOQUELET et par eux, via le couple Jean de GHISTELLES / Marie de LUXEMBOURG, tous deux nés vers 1286, on peut découvrir notre Miss comptant parmi ses ancêtres des rois de France, le plus proche étant le presque incontournable Louis VI le Gros et plus avant encore l’empereur romain Auguste !
Fortune, prospérité et abondance
Côté maternel, les CALAPIN-LATCHOUMY – ou souvent CALAPIN-LATCHOUMOU – sont en effet bien connus à Sainte-Marie et dans l’île de la Réunion, avec deux patronymes arrivés dans la seconde moitié du XIXe siècle, et d’origine… indienne et plus précisément de la côte sud-ouest de l’Inde, connue sous le nom de Côte de Malabar, d’où l’on a fait venir à cette époque beaucoup de familles, tant à Maurice qu’à La Réunion et aux Antilles, pour remplacer les esclaves récemment affranchis. Des hommes qui devaient avoir impressionné par leur force à tel point que le nom était devenu synonyme de costaud. Ajoutons que, selon Jean Tosti, LATCHEMY/LATCHOUMY, surtout porté à La Réunion et en Guadeloupe, est un nom tamoul correspondant à Lakshmi, nom sanskrit de l’épouse de Vishnou, laquelle était la déesse de la fortune, de la prospérité et de l'abondance. Que rêver de mieux ?
La Miss de Malabar
Un malabar est un homme ayant une grande force physique. C’est cette image qui a été utilisée pour les chewing-gums du même nom. Mais « Malabar » est avant tout le nom d’une région située sur la côte sud-ouest de l’Inde. Il désigne aussi les gens d’origine indienne vivant à la Réunion et à l’île Maurice. C’est bien cette origine qui va nous donner l’explication de notre expression.
On voit apparaitre l’usage du mot « malabar » pour un homme costaud au cours de la seconde moitié du 19e siècle. À cette époque, l’esclavage vient d’être aboli en France. Dans certaines colonies on manque grandement de main d’œuvre. Pour les remplacer, à La Réunion, les autorités font venir des hommes de l’étranger. Nombreux sont alors ceux qui viennent précisément de la région de Malabar, en Inde.
On pense donc que ces individus doivent avoir impressionné par leur force dans l’accomplissement de leurs tâches. Ils ont semble-t-il à tel point marqué les esprits que leur nom devint synonymes de force.
A noter que c’est plus de cent ans plus tard, en 1959, que la marque Malabar pour les chewing-gums est créée. Et ce sera en 1969 que sera utilisée en plus l’image du célèbre blond vêtu d’un maillot jaune avec un « M » entouré d’un ovale rouge.
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Commentaires
Bonjour,
Merci Laurent d'avoir
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