Dargent
Ce patronyme fait partie de ces noms dont l’origine fleure bon la Doulce France : un hameau, une ferme de première importance, un château fort, un lieudit caractérisé par un bois dense ou un bouquet d’arbres, une clairière oubliée, un marais mystérieux ou bien encore la rive d’un paisible cours d’eau. Remontons le temps : pour différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a souvent surnommé le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan du nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom « d’Argent », « celui qui habitait dans une maison caractérisée par une enseigne peinte en argent », ou qui résidant ans la maison d’un orfèvre qui travaillait aussi l’argent. À partir du XIVe siècle,ce surnom a pu être consigné sur les anciennes chartes et
les registres des terriers (précurseurs du cadastre) puis au XVe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, transmis par le père. Fréquence et localisation : le patronyme Dargent comptait 579 naissances en France entre 1966 et 1 990 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent dans la Somme, les Vosges, le Loiret, la Meurthe-et-Moselle, la Seine-Maritime à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter le Nord, la Haute-Garonne, le Rhône, l’Aisne, la Marne et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence le patronyme Dargent doit être considéré comme faiblement polyphylétique : du grec poly, « plusieurs » et de phylum, « race », « tribu ». Cette notion s’applique à un nom de famille qui s’est développé au travers des siècles à partir de plusieurs souches distinctes, deux ou trois au plus.